[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Selon les rumeurs qui courent, les gauchers seraient plutôt doués pour les études ou pour les matières artistiques… et pour la bagarre aussi. Ce qui ne veut pas dire que les droitiers ne peuvent pas l’être eux aussi. Alors pour savoir si vous avez le privilège d’élever un clone d’Einstein, un héritier de Léonard de Vinci ou le tombeur de Mike Tyson, observez bien bébé… Ah oui, mais à quel âge se définit la latéralité ?
Un gène serait sans doute en cause
Selon certaines théories récentes, la latéralisation se transmettrait comme d’autres particularités physiques, la couleur des yeux ou des cheveux, par exemple.
Lorsque les deux parents sont droitiers, l’enfant a 2% de chances d’être gaucher mais lorsqu’un seul parent est droitier, ce pourcentage monte à 17% pour atteindre 46% si les deux parents sont gauchers (cas rares !). Même si on ne « contrarie » plus les gauchers, ils ne sont pas entrés dans la norme. La preuve ? Les mouvements de l’enfant gaucher sont souvent passés au microscope pour savoir s’il l’est réellement ou si ces choix sont juste liés à l’immaturité de sa latéralisation. Les droitiers, en revanche, ne sont jamais suspects de dissimuler un naturel gaucher par immaturité !
Toujours ambidextre les premières années
En fait, on ne peut pas définir avec certitude avant l’âge de 5 ans si l’enfant sera gaucher ou pas. A 4 ans, 30% des enfants gauchers ne se sont pas encore déterminés, et une petite partie d’entre eux restera ambidextre. Les premières années, bébé va utiliser indifféremment ses deux mains pour jouer, dessiner, attraper les objets qui passent à sa portée.
Alors, comment savoir en définitive s’il est droitier ou gaucher ? En observant bébé, on peut noter certains signes : de quel pied renvoie-t-il le ballon, avec quelle main attrape-t-il sa cuillère, à quel œil présente-t-il une longue-vue ? Mais attention, ce ne sont là que des paramètres approximatifs car si son pied dominant le fait souffrir, il se servira sans doute de l’autre, coupera son dessin de la main droite s’il n’a à sa disposition qu’une paire de ciseaux pour droitier ou utilisera l’œil avec lequel il a la meilleure acuité visuelle… Le processus de latéralisation n’intervient que vers l’âge de 4 ou 5 ans. Patience !
De toute façon, être gaucher n’est plus considéré comme une tare depuis près d’un demi-siècle alors inutile de chercher des remèdes. Juste des jouets et des outils d’apprentissage adaptés.
Une consultation s’impose s’il ne se « détermine » pas
S’il passe constamment d’une main à une autre encore à l’âge de 5 ans, mieux vaut consulter un psychomotricien pour déterminer quelle est sa main dominante. Mais il ne faut pas le forcer sans avis d’expert car un gaucher contrarié peut souffrir de troubles psychomoteurs et d’une mauvaise approche de l’espace et du temps, d’où des difficultés probables en lecture et en écriture, un peu comme un enfant dyslexique qui souffre aussi d’une difficulté à se repérer dans l’espace.
En cas de doute, deux ou trois séances avec un psychomotricien fera autant de bien aux parents qu’à l’enfant et permettra de remettre la perspective de la « gaucherie » dans le bon axe : si c’est le cas, ce n’est pas pire qu’être droitier et s’il ne l’est pas, il faut sans doute l’aider à se repérer mieux dans l’espace avec quelques jeux et activités que le spécialiste nous indiquera… et cette ou ces consultations seront peut-être l’occasion de dépister (ou pas) avec le psychomotricien et l’orthophoniste d’autres troubles des apprentissages, telle que la dyslexie.